Faîtes
Durant cinq étés, j’ai marché dans les pas de mes amis d’enfance et parcouru avec eux les fêtes votives de Camargue. Ces rendez-vous estivaux et festifs sont une des rares occasions offertes à la jeunesse de faire voler en éclats le vivre-ensemble et les rapports verticaux de la généalogie familiale. Dans l’intensité de ces journées de fête qui souvent virent au Spring Break, se dégage une énergie insouciante, portée par l’ « alcool-totem » jusqu’à l’excès.
Pour autant, Faîtes n’est pas davantage une tentative d’ analyse sociologique, que la représentation d’une identité ou d’une appartenance à un territoire donné. Faîtes traduit l’irrévérence, l’énergie folle de la jeunesse et la foi dans le partage d’un temps véritablement collectif.
C’est dans l’intimité de ma salle de bain devenue chambre noire que l’appareil a rendu ce qu’il avait volé : l’argentique noir et blanc témoigne de la performance photographique comme de sa fragilité, tout en révélant ce qui aura attiré mon regard : la poésie et la tendresse des Hommes.
Télécharger PDFOver five summers, I followed in the footsteps of my childhood friends, from one typical Camargue village festival to the next. These festive summer get-togethers are one of the rare opportunities for youngsters to blow apart the vertical relationships and harmonious co-existence of family genealogy. The intense days of celebration, a local version of Spring Break, exude careless energy, uplifted by the excesses of “totem alcohol”.
And yet, Faîtes is no more an attempt at sociological analysis than it is the representation of an identity or belonging to a given place. Faîtes translates the irreverence, the crazy energy of the young and their faith in truly sharing time together.
In the intimate space of my bathroom, now black room, the camera renders those stolen moments: the black and white photographs bearing testimony to photographic performance and its fragility, revealing what had caught my eye: the poetry and tenderness of Mankind.
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